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Les différences.

22 novembre 2019

 Quand j’étais petite, j’étais une fille très timide. Je pleurais quand le photographe venait à la maison me faire des photos, je n’aimais pas le contact avec les personnes en dehors de ma famille, j’étais dans ma bulle et je ne voulais permettre à personne d’y entrer. Je grandissais mais la seule chose qui changeait, c’était ma morphologie. Arrivée au collège, j’ai continué à me sentir inconfortable à chaque fois que je devais passer devant un groupe. Même les exposés constituaient pour moi une grande peine. Dans ma lutte intérieure quotidienne, il y avait un jeune élève qui avait partagé avec son groupe qu’il prévoyait arrêter ma moto et me frapper un soir à la sortie des cours. Pour lui et pour d’autres, je les snobais. Vous savez, moi je n’ai pas eu la force et le réflexe de répondre aux lettres d’amour, d’avoir un cahier d’amour ( je ne savais même pas ce que c’était avant que ma cousine ne m’en parle il y a deux semaines), d’intégrer des clubs et de faire du commérage. La personnalité de fille réservée que je reflétais a fait de moi la snob de service. Aujourd’hui, je suis très amie à Mao Mao qui par exemple il y a quelques années, me détestait presque alors qu’il ne m’avait jamais vue. Mao se basait sur mes publications Facebook. Finalement, on a eu l’opportunité de travailler ensemble grâce à mon ami et frère Jonathan Omoba et il a découvert qui j’étais. C’est au cours de l’un de nos nombreux fou-rires des mois après que Mao m’a lancé qu’il se disait que j’étais une personne snob, matérialiste et insolente. J’ai été choquée, je me suis sentie blessée mais après, j’ai souri et on a rigolé encore. J’ai souri parce que Mao s’en veut aujourd’hui pour toutes ces années de préjugés et de haine gratuite ( rires ). Vous savez, nous sommes dans une société où les gens n’ont pas le temps de comprendre, ils veulent juste voir et conclure. Nous sommes dans une société où les gens ont juste envie que vous soyez comme eux, vous n’avez pas la permission d’être comme vous. Nous sommes dans une société où vous n’avez juste pas le droit d’être différent. Quand je pense que le fait d’être noir ou blanc pose un problème depuis des millénaires, je crois que le défaut de tolérance n’a pas commencé avec nous mais on pourrait faire en sorte qu’il disparaisse un jour. Chacun de nous a le virus en lui et il faut juste se retrouver en situation pour s’en rendre compte. Il y a seulement quelques mois, j’avais un problème avec l’homosexualité et la transidentité par exemple. Pour moi, ce n’était pas normal et je ne voulais juste pas comprendre pourquoi cela devrait exister. Après, j’ai eu la chance de voir, de discuter avec des personnes qui ont fait ce choix, de découvrir que ce sont des personnes aussi bien lucides que très intelligentes et aujourd’hui je crois que je n’ai plus le droit de les voir autrement. Ils n’arrêtent pas d’être parce qu’ils n’ont pas fait le même choix que moi. Juger et critiquer prennent beaucoup de temps et d’énergie alors, pourquoi ne pas nous concentrer sur comment nous voyons notre propre vie demain au lieu de nous focaliser sur les choix d’une personne qui peut-être elle, a déjà atteint ses objectifs? Mes cheveux ont par exemple fait parler beaucoup de personnes. Les deux qui m’ont par exemple marquée ces deux derniers mois sont cette jeune fille qui s’exprimait à peine de façon potable et qui n’a pas pu assumer ce qu’elle venait juste de dire quand je lui ai demandé: “vous parlez de mes cheveux ?” et cette dame à peine habillée avec son bébé morveux au dos qui disait à sa camarade de regarder mes cheveux. Je n’ai pas eu mal, j’ai ressentie de la compassion pour elles. Je me dis: “ Si seulement elles savaient …“ Si seulement elles savaient que c’est quand j’ai fini de lire Dale Carnegie, de regarder Oprah Winfrey, d’avoir une vision, de réaliser certains rêves, de travailler à en réaliser de nouveaux, de dormir, de manger à ma faim, de rire, de sourire que je suis allée choisir cette coupe de cheveux… Si seulement elles savaient que ce qui est dans ma tête est pour moi plus important que ce qui est sur ma tête, Si seulement elles savaient que leurs avis sur les choix d’autrui ne changeront pas leurs vies. Les gens ne changent pas parce que vous sacrifiez votre temps pour les critiquer et vous ne changez pas non plus parce que vous l’avez fait. Les gens deviennent ce qu’ils ont envie d’être. Aujourd’hui, les photographes ne me font plus pleurer, c’est moi qui leur pourris l’existence. Aujourd’hui, je suis dans le coeur d’une personne à qui j’ai fait une place dans le mien. Aujourd’hui, j’arrive à interagir avec des milliers de personnes dans le monde. J’ai peut-être changé mais au fond de moi, il y a cette cellule qui ne subira aucune mutation même si la planète entière signait une pétition. J’ai peut-être changé mais je ne changerai pas qui je suis dans le coeur de personnes convaincues que je suis qui je ne suis pas (rires). Ne soyez pas des agents qui se concentrent sur les détails qui concernent les autres sans pouvoir les changer. Soyez des personnes qui se critiquent elles-mêmes au quotidien et qui travaillent chaque jour pour être meilleures. Acceptez les différences. __________ Signé, Précieuse Nadie Semanou.
Publié sur mon Facebook le 29.10.18, 10:52. 

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