Rassurez-vous, cette expression n’existe pas encore dans le dictionnaire mais après reflexions, je trouve qu’il n’y a pas mieux pour résumer ce dont je compte parler dans les lignes à suivre. Chacun est libre de penser comme il veut mais nul n’a le droit de souiller le quotidien d’autrui avec l’exhibition de mentalités frustrantes et gangreneuses. Il y a quelques mois, je faisais exprès de mettre fin à certaines conversations parce que rien de ce que j’y entendais n’était constructif et positif selon mes valeurs. Les phrases qui ressortaient le plus étaient: “… il faut trouver un blanc là-bas avant de rentrer”, “trouve une opportunité pour rester la-bas inh”… et toutes les conneries de la même trempe. A chaque fois que je les entendais, j’avais une folle envie de prendre un mégaphone et d’y crier: “ Mais… Allez au diaaaaaaaaaaaaaaaaable!” Je me sentais blessée. J’avais l’impression que mon intimité prenait un coup et que mon avis sur ma propre vie était complètement banalisé. On n’a pas envie de savoir si vous aviez une vie de couple avant votre voyage. Même si vous en aviez, il faudra y passer un fer à repasser parce que de toutes les façons Roméo n’est surtout pas Africain. On a pas envie de vous donner des conseils concernant comment votre couple pourra résister aux intempéries de la distance. Par contre, on voudrait que vous considériez qu’il n’a jamais existé et que vous continuez votre vie comme une pauvre dame dont la mémoire a été fortuitement formatée. - Pourquoi? - Complexe d’infériorité et amnésie de bon sens. Selon beaucoup de personnes que je connais, pour être heureux et vivre l’amour, le vrai, il faudra épouser un blanc/une blanche. Pour être riche, il faudra se trouver un vieux fortuné, profiter de son début d’alzheimer pour lui faire un enfant et lui fredonner chaque matin et chaque soir qu’on vient du pays du vodoun pour qu’il vous cède tout. Pour elles, les hommes noirs sont des monstres qui font souffrir. Mais les gars, dites-moi, comment avez-vous fait pour ne plus être du tout crédibles? Aussi, nos sociétés sont de vrais facteurs de stress! On ne vous demande pas quand vous fêtez vos prochains millions mais on vous chante que vous devriez déjà avoir des enfants. On ne vous aide pas à trouver un emploi mais on vous rappelle comme un réveil-matin que vous prenez de l’âge et que vous devriez déjà vous marier. En vrai, les gens connaissent mieux votre âge que vous et s’inquiètent même plus pour vous que pour eux-mêmes. Tellement vous êtes bien mélangé(e) à ce sandwich de n’importe quoi que vous n’êtes assez lucide que pour opérer de mauvais choix. Vous vous précipitez pour faire plaisir à la société mais c’est cette même société qui vous critique quand ces choix conduisent à des déboires. Quand votre vie devient un bazar, elle ne vous aide pas à y mettre de l’ordre. Elle s’en moque! Je ne compte pas être très longue aujourd’hui donc je vais finir cette réflexion en disant que ce n’est pas en idéalisant l’inconnu que l’Afrique s’en sortira. L’idéal, ça se construit avec de l’optimisme, de la patience et de la fierté! À lundi prochain. _______________ Signé, Précieuse Nadie Semanou.

Publié sur mon Facebook le 19.11.18, 09:43.